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11 mars 2008

Houcine Toulali

Houcine Toulali né en 1924 à Toulal, proche banlieue de . Il a travaillé la terre en y mettant toute son âme et sa sensibilité. Il ne se contentait pas d’aimer les fleurs; il aimait la avec la même ferveur. Ainsi qu’il avait coutume de le dire lui-même : “son amour de la était tel qu’il allait à pied depuis Toulal jusqu’à l’ancienne pour écouter les grands maîtres comme Cheikh Benaïssa, Cheikh Bertal, El Khiati père, Ibn Abdallah, Ben Amar et tant d’autres”

A ses débuts, il a appris les chants modernes et ceux en vogue au Moyen-Orient. Puis il a commencé à apprendre les qassidas de .Il avait une belle et douce voix faite pour cette poésie. Même s’il ne savait pas par c?ur les poésies, les grands Maîtres ont cependant commencé à faire appel à lui, tant ils étaient séduits par sa Voix. Berbérophone, son élocution et sa diction étaient parfaites quand il chantait le , laissant sous le charme Maîtres et public.Puis il a songé à préserver coûte que coûte ce trésor musical en créant une Ecole de . De cette école, sont issus des artistes portant l’empreinte “toulalienne” (voix, diction, élocution).En 1958, Moulay Ahmed Lemderi, grand musicien d’arabo-andalou fait appel à lui pour lui donner une place de choix dans son orchestre tant ses mérites étaient grands et a vu dès cette date que deviendrait un immense au service du , que Houssein deviendrait la Référence du .
Et pourtant l’objectif premier de Lemderi n’était pas de se faire accompagner par mais bien de lui enseigner la théorie musicale.D’ailleurs, il suffit de l’écouter chanter, de se laisser pénétrer par cet Art du et vous sentez l’importance de son travail tout entier dédié au .Pour autant, il ne s’est pas contenté de chanter le ; il a accompagné de grands ensembles, a participé à des groupes tant sa soif de connaissances musicales était inextinguible. Il voulait aussi insuffler un air nouveau au et assurer ainsi sa pérennité.Il a travaillé en compagnie de Jil Jilala sur de nombreux spectacles, a enregistré plusieurs émissions de télévision ainsi qu’une cassette.Est-il utile de rappeler l’enregistrement de “Chemaa” (la bougie) de Mohamed Ould Arzin, de “Chaada” (le rayon de miel) de Benslimane ou bien encore “Mezin o solek” (Ton amitié m’est précieuse) de Sidi Abdelkader El Alami et pour finir Lotf Allah El Ghafi de Hadj Ahmed El Rabli, etc

est le seul qui a pu conduire le jusqu’aux grandes scènes internationales. Le premier il a enseigné le au Conservatoire du Ministère de la culture et au Conservatoire Municipal de .Aujourd’hui, beaucoup chantent le et le doivent à et à son école. Son charisme et son mimétisme sont à l’origine de bien des vocations.Il a occupé une chaire à l’Orchestre de la Télévision et Radio marocaine qui rassemblait les meilleurs éléments comme Cheikh Benaïssa El Fassi, El Hadj Tahmi El Arouchi, Mohamed El Oufir, Benghanem, Nasseh El Filali, etc ?Il a été le premier interprète de au théâtre en compagnie de Tayeb Siddiqi dans une pièce intitulée “Noor o déjoor”, suivie de Harraz et a travaillé également avec Abdeslam Chraïbi.Il a joué du théâtre diffusé à la télévision dans une émission “Musk el Lil”.Il a tourné un documentaire musical sur le avec Izza Genini dans sa série “ corps et âme”.Beaucoup de poésies ont été interprétées par les grands Maîtres. Mais la plupart étaient inconnues du public jusqu’à l’arrivée de , à la voix si belle, si particulière que l’on appelle “filali”, devenue la Référence.
Lorsque vous entendez sa voix, vous sentez toute la force du Sahara et toute la douceur des dattes du Sahara ; Cette force et cette douceur ont donné une puissance inégalée à son interprétation du .Autodidacte, il a cependant été l’égal des grands en matière d’enseignement. Tout l’amour qui était en lui, il l’a mis au service de son Art. Il remplissait tous les suffrages et faisait l’unanimité car c’était un homme de c?ur, un homme de Dieu.Un jour, au cours d’un entretien qu’il accordait à un journaliste, ce dernier lui posa la question de savoir qui entre sa famille et l’art passait en premier. Il a répondu : ?”Dieu !Car si tu aimes Dieu, Dieu te le rend au centuple et te facilite le cours de ton existence?”
Son existence fut une vie de dévouement absolu au service de son art. La discrétion, le silence étaient ses compagnons et ne il s’occupait en aucune façon des coulisses du milieu artistique.Il est le seul à avoir enregistré autant de poésies de (près de 43 cassettes). Tous les grands thèmes de la vie ont été abordés tels que : Tawassoulat (Prières à Dieu), Madh (Louanges au Prophète), Hob (achaki) Amour, sur la nature (rabiiet, sapouhi et dahbia), sur le rire (tarjamat), sur le vin divin (saqi et el khamriyat) mais aussi le football etc

vit parmi nous de toute éternité. Il a laissé pour la postérité une école de référence. Vous ne pouvez parler de sans évoquer . L’un ne va pas sans l’autre. Ils sont à tout jamais associés.Un hommage national était prévu pour cet qui a tant donné au , à son peuple, à son Art mais la Mort est venue le chercher un lundi matin, le 7 décembre 1998, laissant derrière lui tristesse et désolation mais laissant aussi une école, des élèves, des enregistrements, un nom, le sien à tout jamais dans nos coeurs.Les quelques lignes consacrées à cet hors du commun sont évidemment bien loin de constituer un hommage et néanmoins sont le témoignage et le gage de ma profonde vénération à ce grand homme.

Said El Meftahi

Ecouter  Houcine Toulali

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